CRIMINELS
mise en scène:
Thierry Pillon
assistant et son:
Bertrand Roque
scénographie et costumes
Cécile Favereau
lumières:
Noémie Crespel
avec
Aurélia Delescluse (Lucie)
Christine Le Mée ( Claire)
Nathalie Pajot (Solange)
Thierry Pillon (John)
distribution 2010
Aurélia Delescluse (Lucie)
Dominique Jacquet (Claire)
Sophie Merceron (solange)
Thierry Pillon (John)
Dans Criminels, deux bonnes (Claire et Solange, à l'instar de la pièce "Les Bonnes"de Genet) sont les instigatrices et les témoins de l'étrange idylle conjugale de Madame (Lucie) et Monsieur (le colonel John Mc Lesby), dont on sait qu'ils ont déjà, chacun, fait disparaître leurs ex-époux...
Mis en relation pour être pris en flagrant délit, après un mariage précipité, ces derniers n'ont de cesse d'élaborer des plans macabres et criminels pour hériter de la fortune de l'autre. Véritable jeu de massacre de deux tueurs expérimentés...
Partir d'une célèbre pièce de boulevard dont on garde essentiellement en mémoire l'interprétation de Maria Pacôme et Jean Le Poulain... en garder l'esprit tout en restant fidèles à notre démarche artistique qui fuit les écueils du naturalisme... ne pas occulter les faiblesses, à mon sens, d'une pièce ayant (mal?) vieilli... donner, enfin, sens au diptyque Criminel(le)s, dont le premier volet se révèle être du Genet («Les Bonnes»)... tout cela a bien entendu généré des contraintes et donné à la mise en scène, mais plus encore au projet lui même, un axe fort.
Une succession de tableaux plus ou moins courts, avec des élipses de temps marquées par un mouvement perpétuel de rideau devant lequel se jouent de petits intermèdes...
On va à l'essentiel...
Une esthétique «cartoon»... des codes de jeu mélant des références à Tex Avery tout autant qu'à Buster Keaton, Hitchkock ou «La famille Addams»...
Une réécriture «tragico-burlesque» qui vise à conserver les ressorts du boulevard... mais où l'on retrouve aussi des alexandrins lorsqu'on parodie le théâtre classique (Macbeth)...
Des accords de Verdi («La Force du destin») ponctuant le tout... plutôt qu'Offenbach, par exemple.
Un rythme effreiné...
Et toujours l'attention portée à la scénographie et aux lumières, axes dramaturgiques, tout autant qu'esthétiques, de la mise en scène...
Thierry Pillon