Conception et mise en espace : Thierry Pillon
Assisté de : Cecile Favereau
Lumieres : Bertrand Roque
Rôles parlés :
Hoffmann : Thierry Pillon
La Muse : Aurelia Delescluse
Rôles chantés :
Hoffmann : Eric Herrero
Olympia : Virginie Milano
Antonia 1: Laurence Malherbe
Antonia 2 : Anne Tsitrone
Giulietta : Nathalie Sekatcheff
Une Voix (Miracle et Dappertutto) : Albert Nidel
La voix de la mere et « Barcarolle » : Katherine Gall
Miklos HARAZDY, piano
Hoffmann, en proie à ses tourments, dialogue avec sa Muse.
Les extraits musicaux, ont été choisis par Sylvia Sass et Moi-même, lors des Master Classes que nous avons données dans le cadre du Festival « Pézenas Enchantée ». Ils sont les réminiscences des amours impossibles de ce génie malade dont les excès alarment sa Muse ... Comme dans un rêve, Hoffmann se revoit face a ces créatures qu'il a créées et détruites ...
Dans ce montage, plutôt que donner une lecture linéaire d'une fable fantastique, j'ai souhaité mettre en exergue cet aspect auto-destructeur du poète Hoffmann, dont le génie artistique, tout autant que lui-même, serait en peril, si sa Muse ne le rappelait a la raison ...
Thierry Pillon
Jeudi soir, « Les contes d’Hoffmann », l’opéra fantastique du compositeur Offenbach, a fait un saut dans le XXIe siècle. Les lieux, l’église Sainte Ursule, nécessitaient une mise en scène dépouillée des pompes du XIXe et un parti pris de minimalisme. Ils ont ainsi placé l’opéra baroque dans la modernité.
Le mérite revient à Thierry Pillon et Sylvia Sass qui avaient choisi de présenter des extraits théâtralisés de l’œuvre. Une semaine de Master classe avait préparé les élèves, Virginie Milano, Anne Tsitrone, Laurence Malherbe, Nathalie Sekatcheff, Katherine Gall, - Olympia, Antonia et Giulietta - créations du poète Hoffmann chantant sous les traits du ténor
brésilien Eric Herrero – tandis que le Docteur Miracle et Dappertutto, les mauvais conseillers avaient pris le visage de l’américain Albert Niedel .
Le Hoffmann récitant, Thierry Pillon, en poète malheureux dont les excès en tous genres ont tué l’inspiration, se confie à sa Muse, la belle et aérienne Aurélia Delescluse, et rêve à ses créatures disparues. C’est ce dialogue dramatiquement intense qui guide la pièce et, tenant lieu de fil rouge, permet de se retrouver dans les méandres imaginaires. C’est une
excellente initiative de Thierry Pillon (assisté de Cécile Favereau), qui évite l’écueil d’une trop grande complexité et de trop nombreuses redondances.
Sa mise en scène sobre est d’une grande classe : décor minimal de chaises judicieusement éclairées (Bertrand Roque) sur lesquelles se posent fugitivement des ombres. En marge, de part et d’autre de l’autel, les récitants. Dans la lumière Hoffmann chantant. Ou une de ses trois belles. Pas de costumes. Seuls, un jupon-cerceau-symbolique, un manteau, un éventail … Pas de faux-culs ni de chapeaux fleuris, mais des visages et des voix qui font tout et plus encore. Sans esbroufe, sans falbalas, dans la pureté.
Le symbolisme artistique en sort grandi. De la poésie… « Renais, poète ! » dit la Muse salvatrice ! De la musique, avec au piano Miklos Harazdy . Et du chant ! avec les sept élèves de Sylvia Sass. Le public a aimé et a beaucoup applaudi.
Il faut absolument voir et même revoir ce concert. Car la distribution des rôles sera différente. Vous retrouverez les airs très connus de la Barcarolle « Belle nuit, ô nuit d’amour, souris à nos ivresses.. », « Elle a fui la tourterelle..», etc…